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Journal de l'ecouteur de pluie

15 décembre 2009

Vert reve a la statue cassee

L'auberge de l'ecorce foret,

Ne leur parle pas, tu ne peux pas

parler leur langage.

Le gris et brillant givre sur les feuilles gelees est le cristal de l'un ce temps.

Mon oeil a brule une fois la ou sont ses cendres, maintenant j'ouvre les yeux et je vois.

Je veux attraper quelques etoiles qui brillent dans le miroir noir du lac. Je sens la musique profonde du vent me pousser, m'emplir le coeur de vigueur !

Je saute                et                   l'elan

M'emporte

Au dessus de la pierre noire aux etoiles, je vole dans l'encre du ciel.

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15 décembre 2009

Galets

Les hommes sont semblables aux galets arrondis par les frottements et le Temps et ils sont tellement touchants.

15 décembre 2009

Je gribouille un brouillon suis en chaos Puis

Je gribouille un brouillon

suis en chaos

Puis phrase, pensee

Ligne de fuite ___

15 décembre 2009

Toi

Assis dans le cadre blanc de la fenetre,

Contre l'obscurite de la chambre,

Je veux te tenir dans mes bras et

Regarder les etoiles et la Lune.

15 décembre 2009

La nuit a la porte des bruits-Vagues noires

La nuit a la porte des bruits

Il est des soirs ou rien ne vous amene a dormir et ou dormir ne sert de rien. Le calme se pose et vous submerge, la nuit s’allonge et le temps semble l’elargir en un immense mouvement noir d’encre sans reflets…

Je sens cette immensite grandir en moi depuis le fond de mon etre et s’emparer de chaque endroit de mon corps. Elle devient la cloche resonnant tous les sons de l’univers. Je ne parle plus, je ne pense pas, je ne crois plus, je suis dans l’ivresse du mouvement.. Comme si de chaque petit trou de ma peau coulait le liquide noire et gluant qui forme des signes sur ces feuilles.

Mais parfois je doute. Je me sens une feuille, fouettee par le vent. Froisse par des mains invisibles. La face de mon corps est trop translucide.

Il n’y a pas de racines pour me retenir. Les racines ont ete arrachees deja longtemps. Je n’y crois plus, je n’y retourne plus parce qu’elles n’existent plus… Lentement, elles ont pourries et sont devenus molles, jusqu’a se meler a la terre et disparaitre enfin… Il n’en reste que des images qui deviennent de plus en plus legeres et qui finissent par virevolter au dessus de tout ca…

Puis le soleil du crepuscule d’automne se glissa vers moi un soir. Et je veux le suivre jusqu’a la ligne de l’horizon. Sur l’autre face du monde. Derriere moi, le vent soufflant me pousse a voler, a m’envoler…

La force de vivre m’a pris au cou. Je sens sa poignee me serrer vivement encore. Je suis attache a ce souffle jusqu’au dernier. Quand un instant on voit la lumiere, la verite qui nous effleure sans ombre alors on se sent etre enfin.

____

Vagues noires

A l’heure ou la Lune blanchit

et monte dans le ciel,

je me perds ,

seul,

encore,

au milieu de cet ocean de mensonges qui fait des remous dans mon coeur.

Le choc me bouleverse

m’envahit de toutes parts.

Je ne sens rien. Mais tout me rend triste ce soir.

J’ai une vague a l’ame… Les noires marees affluent et refluent comme de la mauvaise bile.

Mon coeur est vide comme une coquille de noix, seul comme un enfant qui s’ennuie.

Ma chambre est froide et les murs blancs, le sol resonne de mes pas lourds de nostalgie.

Sur la table s’entassent les restes d’un repas entre amis que je n’ai pas eu la force de debarrasser.

Frigide, le craquement de l’aiguille qui frappe mes journees, vides, insensees.

Journees resonnantes d’espoirs, de souvenirs et de desespoirs,

l’attente d’une simple visite.

Je voudrais qu’entre ces quatre murs retentisse cette voix…

Celle des ages que j’ai tant aime…

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15 décembre 2009

MASQUES

Le fou theatre

Je porte souvent des masques,

Rieur, pleureur, colerique, sarcastique, mesquin,

Mais jamais je ne me vois souriant…

J’acte, je vis ou joue-je ?

Comment est la scene sur laquelle je m’agite sans me voir ?

Pourquoi suis-je dans la peau d’un arlequin sans nom ?

15 décembre 2009

A another day is gone

An other day as gone et Michael Jackson est mort. A cet instant je ne sais pourquoi toutes sortes de sensations se produisent en moi. Je n’ai pas ete un fan, je n’ai pas ete au courant d’autre chose que cette mascarade sur des attouchements sur des enfants, mais je me sens concerne par cette tragedie humaine. J’ai jusqu’a quelques temps ete hautain avec cette culture “populaire” a laquelle on ne donnait pas beaucoup de place dans ma famille. Maintenant plus humble, je vois la vie de cet homme-enfant pareil a la course autophage d’une etoile dans un ciel noir. Comment la solitude sentimentale, psychologique et identitaire ont reduit ce magnifique enfant noir talentueux en une sorte de fantome blanc toujours souriant porteur d’une ame en deroute et tailladee de toutes parts ?

Aujourd’hui en reecoutant sa musique j’ai retrouve des emotions que je ne connaissais pas petit alors que mes parents passaient ses chansons dans la maison. Comme je comprenais pas l’anglais et que je connaissais rien a la musique, je trouvais juste ca marrant de faire le zombie sur sa voix aigue…Ce soir ces chansons resonnent enfin comme il l’entendait. Cet homme que je trouvais inhumain m’est devenu l’expression de la souffrance d’un homme, d’une souffrance silencieuse masquee derriere une face etrange.

Je comprends les tortures par lesquelles il est passe. La solitude qu’il a ressenti depuis son enfance dans ce monde du spectacle qui faisait de lui une idole separee du monde normal. Il n’a jamais vecu avec les autres comme les autres. Il a toujours ete etranger a la normalite, aux exigences d’une societe qui l’a transforme en etranger a lui-meme. Il me fait penser a un Mozart reincarne au vingtieme siecle. Peut-etre revait-il de trouver des copains pour rigoler de choses betes comme le font les enfants de dix ans ? Peut-etre revait-il d’avoir une amoureuse, de lui donner des bonbons, des dessins comme cadeau ? Peut-etre qui ne se sont jamais realises, n’ont jamais vu le jour et se mues en blessures profondes et silencieuses de son etre. C’est un gamin gentil comme tout. Celui qui reve et est lent dans le fond de la classe. Celui qui vit un peu dans son monde mais qui ne se l’impose qu’a lui-meme. Celui qui sait vous toucher par un tout petit geste amical et proche de vous. Celui qui semble tout faible et qui vous souffle un jour par sa naivete pure et une sensibilite profonde et immense.

J’essaie en me servant de mes ressentis de relier mes longs moments de solitude dans ces hotels apres les representations a la solitude qu’il a pu ressentir pendant presque toute sa vie. Le silence apres les explosions sceniques, l’obscurite apres les projecteurs, la retombee dans la realite. Pas de contacts avec la foule, pas d’apparitions. Une timidite maladive qui me fait penser a celle de Claude. Ils ont un temperament extremement farouche, une personnalite tourmentee et extrement sensible. Leur vie est une creation permanente. Art imagination et vie realite se relient sans voir ou est la limite parce que pour eux, finalement elle n’est pas utile. Comme le dit Helene Grimaud pour eux l’artiste est une ame en fusion perpetuelle. Ils vivent en mythe a chaque instant inconsciemment pour remplir peut-etre un vide total de confiance en eux-meme. Leur statut d’idole leur est du, c’est une compensation a toutes les souffrances qui les traversent. 

Il deroute par sa gentillesse infinie, sa naivete, on y croit pas, puis on se rend compte que celui qui est faux c’est soi-meme, stupide de ne pas croire a une telle purete d’ame. La facon dont ils traitent les autres est autrement respectueuse et sincere. Cette gentillesse reste toujours tres humble. Ils restent naifs jusqu’a la fin quoi qu’on fasse, leur apprendre a calculer est inutile, ils repugnent aux plans et a la projection sur les autres personnes. Je crois que pour Michael l’histoire de pedophilie a ete la meme chose, il n’a jamais realise les consequences que dormir avec des enfants pourraient avoir. Ce ne sont pas des gens qui calculent. C’est une reaction enfantine de jeu, de simplicite toute enfantine. Il n’a jamais voulu rentrer dans le monde des adultes, a toujours recule devant, certainement effraye et degoute par les affaires des grands. Ces operations chirugicales lui ont permis de tirer le temps, de se voir et de sentir jeune jusqu’a sa mort. Comme Mozart il n’a jamais quitte l’enfance concretement. Lorsque je le vois parler a la tele pour annoncer son retour sur la scene avorte, il me fait l’effet d’un homme eternellement adolescent, superficiellement dans son corps et surtout dans sa tete. Il n’est pas concentre, il n’est pas trop serieux. Il prefere rire avec le public que faire une conference trop stricte et trop ennuyeuse avec les journalistes. On ressent comme une entente sincere et profonde entre lui et ses fans qui comprennent sa timidite et son besoin de reclusion presque obscesionnel. Arrive au niveau d’idole il avait reussi a conserver un naturel et une chaleur humaine presque intacte. Un homme du show au coeur chaud…

Malgre tout ce qui a ete jete sur lui, je crois que nous devons nous poser beaucoup de questions, reflechir a la vie de cette homme, a son caractere, a sa personnalite hors du commun qui a cree le reve de tant d’autres. Il est un exemple pour beaucoup de jeunes gens, a ete et sera toujours l’idole de nos parents. Une vie si tragique ne peut laisser personne indifferent et il faudra longtemps a tout son entourage et a ses admirateurs pour se remettre de son depart.

15 décembre 2009

Le vieux pull rapeux

J’ai un vieux pull enfant dans mon armoire.

Le tissu c’est de la laine rapeuse mais chaude des pulls d’hiver. Ceux qui nous tiennent chaud quand il fait froid. C’est un pull qui meme s’il gratte est confortable au corps. Je ne l’ai jamais jete. J’ai des amis qui l’ont jete, mais honteux ils ont demande tout de suite a leur maman d’en tricoter un nouveau. Maman a dit : “non. Ce pull la, il ne peut y en avoir qu’un. C’est le pull que maman ne peut tricoter qu’a cote du berceau.”

Mon pull c’est ma maman qui l’a tricote pour moi quand j’etais tout petit. Elle m’a dit que c’est pour plus tard dans sa tete en me regardant dormir dans mon berceau. Doucement, bonnement elle le tricotait maille par maille, dessus,dessous,dessus,dessous,dessus,dessous.

Ah ! une fausse maille… soigneusement… elle la refait… puis continue, inlassablement, sans impatience. Toutes les mamans ont ce meme sourire tranquille et ce regard infini lorsqu’elles tricotent. Si elles froncent le sourcil en concentrant le regard c’est pour reprendre une mauvaise maille ou pour trouver comment coudre les manches au corps, mais ca ne peut pas etre l’enervement de ne pas terminer a temps.

Ce pull les mamans le tricote toute leur vie, dans leur tete.

Et nous les fils on doit le porter toute la vie dans la tete aussi, rapeux, mais c’est le pull de maman…

15 décembre 2009

Le sage est celui qui sait voir le soleil a

Le sage est

celui qui sait voir

le soleil

a travers

les nuages

15 décembre 2009

Le journal d'Andre Gide et la musique

Je viens de lire un article sur Andre Gide. J’ai entendu parler de cet auteur pour la premiere fois lorsque j’avais 16 ans je crois. Cette annee la, peu avant mon anniversaire, au printemps donc, nous etions montes a Thonon voir la famille et nous habitions dans l’appartement de ma grand-mere. Le soir, seul dans ma chambre, j’ecoutais la radio en ecrivant mon propre journal.

Cela fait des annees que j’ai cette habitude de tenir un journal. Au debut, je trouvais ca un peu bete. Presque personne ne tient de journal aujourd’hui. Mais ca a toujours ete un besoin depuis que j’ai dix ans a peu pres. Je ne les ai jamais termine, mais peut-on reelment terminer un journal ? La seule et veritable fin d’un journal c’est la mort de son auteur. Mais ce n’est pas si simple, lire ce journal revient a le faire revivre a chaque fois. L’artiste ne meurt pas absolument.

Puis ce soir la, au meme moment que j’etais en train de faire glisser mon stylo sur le papier, le presentateur radio commenca a reciter le journal d’Andre Gide. Les pages ou il parle de son amour pour Chopin, de ses reflexions, sa relation avec le journal. Je me suis senti en relation directe avec cet auteur, puisque moi aussi j’aime ecrire dans mon journal ce que j’ai fait pendant la journee, ce que j’ai pense, les idees qui se sont formees dans mon esprit. Sous la lumiere jaune de la lampe du bureau, j’ai commence a sentir mon corps s’etirer comme pour se melanger a cette atmosphere de calme nocturne. Ma pensee s’etirait vers un autre pole pour aller a la rencontre d’un autre-moi.

La lecture a cette faculte magique de nous dissiper et de nous faire voyager vers des terres lointaines et riches d’experiences. Ecouter la lecture d’Andre Gide assis a ce bureau, dans l’atmosphere calme et sereine de l’appartement de ma grand-mere ou toute la famille etait deja partie dans le monde des reves fut une des experiences les plus inoubliables et enrichissantes que j’ai vecu jusqu’a maintenant. Je sentis toute l’atmosphere de la vie d’Andre Gide se soulever dans l’air comme dans ce mouvement furtif et sublime de la nappe qui seche sur son fil et qui soudain se gonfle du vent qui souffle et se souleve.

Il est extremement difficile de decrire ce sentiment total de bonheur que le contact avec une oeuvre aussi proche de soi procure au coeur comme a l’esprit. Se sentir corps et ame dans cette atmosphere eteinte mais qui tout a coup de nulle part juste par la recitation d’un texte nous emmene dans ce milieu qui ressurgit...

Je ne me rappelle plus de ce qui s’est passe ensuite, ce que j’ai fait, je me souvient uniquement de cette etincelle qui a surgit devant mes yeux et s’est longuement consume au fil de la voix du presentateur. Plus de quatre ont passe maintenant, cette heure magique est restee la, gravee en moi, elle ne s’en va pas, je ne sais pas pourquoi, c’est la rencontre.

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